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Leonard Arthur French

Flight Lieutenant RAF
1923 - 1944

french

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LA MISSION

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 Le lieutenant Leonard French décolle de l’aérodrome du 90e escadron de la RAF Tuddenham (Suffolk) à 21 h 35 le 7 août 1944 pour bombarder des positions allemandes dans la zone de combat de Normandie. Avec son équipage il vole à bord d’un bombardier quadrimoteur Avro Lancaster LM111 WP-G dans le cadre de l’opération Totalize, dont l’objectif était de bombarder des concentrations de troupes près de Falaise, avant l’avancée des troupes terrestres alliées. L’opération du 90e escadron faisait partie d’une flotte de 1019 appareils, dont 10 ont été abattus. Après avoir largué ses bombes, le Lancaster est touché par des tirs antiaériens et peut également avoir été endommagé par un chasseur de nuit Messerschmitt Bf 110. Le lieutenant French maintient l’avion stable suffisamment longtemps pour permettre au reste de l’équipage d’évacuer l’appareil. Le LM111 WP-G s’est écrasé à Clarbec dans un champ près du chemin de la Galoche, où une pale d’hélice et des pièces de l’avion marquent l’endroit. 

 

 

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Le pilote est resté aux commandes et est enterré dans une tombe de guerre du Commonwealth dans le cimetière de l’église de Clarbec. L’inscription sur sa pierre tombale est la suivante : « Glorieux dans la vie, si magnifique dans la mort, toujours avec nous, Papa, Maman et Irène ».

George Leslie Smith, navigateur du Lancaster, écrit dans son rapport d’évasion qu’après avoir bombardé la cible, ils ont été touchés par la DCA près du Havre. Le moteur intérieur bâbord prend feu et le pilote donne l’ordre d’abandonner l’appareil. Six membres de l’équipage du Lancaster parviennent à sauter : Flying Officer David Reid RCAF (bombardier) J25533 - 31 ans Flying Officer George Leslie Smith (navigateur) 156347 - 29 ans Flight Sergeant Howard McNeill Kiddie RCAF (mitrailleur intermédiaire) R203424 - 19 ans Sergeant Charles Gold (mitrailleur arrière) 458498 - 21 ans Sergeant William John Henderson (mécanicien navigant) 2202738 - 25 ans Sergeant Denis Bernard Cassell (opérateur radio) 1473875 - 20 ans
(RCAF : Royal Canadian Air Force).   

Cassell et Reid sont faits prisonniers de guerre, mais les autres réussissent à échapper à la capture et, avec l'aide de la population locale, entrent en contact avec les troupes britanniques qui avancent.

L'inscription dans le registre des opérations du 90e escadron est la suivante :

« 7.8.44 - 21 avions ont été préparés pour attaquer Mare de Magne. 2 avions ne sont pas revenus de ces opérations. 19 avions ont attaqué la cible principale entre 23 h 39 et 23 h 49, à une altitude de 8 000 à 7 000 pieds, larguant 22 bombes 1000 S.A.P. [semi-perforantes] et 57 bombes 500 GT TD [à bro03retardement]. Bonne visibilité. Tous les avions ont bombardé les indicateurs de cible rouges sur les instructions du maître bombardier qui a déplacé le point de visée au fur et à mesure que l'attaque progressait. Tous les équipages s'accordent à dire que les bombardements sont concentrés autour du point de visée. Quelques tirs de DCA ont été observés et des chasseurs ont été actifs parmi les derniers appareils sur le chemin du retour ». 

APRÈS LE CRASH

Resté aux commandes de son avion - vraisemblablement pour permettre à son équipage de sauter en parachute - French a été tué lors de l’écrasement de son Lancaster endommagé.

Le 8 août, le lendemain du crash, le maire de Clarbec, M. Rémy Lecachey, a recueilli la dépouille de French pour l’enterrer dans le cimetière de l’église du village.

Le même jour (8 août 1944), le Wing Commander A.J. Ogilvie, officier commandant le 90e escadron, écrit à l’épouse de Smith et aux proches parents des autres membres de l’équipage pour les informer de leur disparition :

bro04« Votre mari a été chargé d’effectuer un important raid contre l’ennemi et son avion n’est pas revenu. Aucune nouvelle n’a été reçue de l’avion jusqu’à l’heure où nous écrivons ces lignes et toute nouvelle reçue vous sera immédiatement communiquée ».

« Votre mari sera une grande perte pour l’escadron, où il s’est toujours acquitté de ses tâches de manière consciencieuse et exemplaire. En mon nom et au nom de tous les membres de l’escadron, je tiens à vous présenter nos sincères condoléances ».

Le Wing Commander Ogilvie joint à sa lettre les noms des parents les plus proches de chaque membre de l’équipage et propose de transmettre toutes les lettres. En conséquence, le père du Flight Lieutenant French écrit le 12 août 1944 à Mrs Smith pour lui demander de l’informer dans le cas où il y aurait des nouvelles de l’équipage :

« Mon cher fils a toujours parlé en termes élogieux du dévouement et de la compétence de tous les membres de l’équipage de l’avion et je suis certain que si, par un heureux hasard, l’occasion de sauver l’équipage s’est présentée, vous pouvez être assurée qu’elle n’a pas été manquée ».

 

RAPPORTS D’ÉVASION

Après avoir atteint les lignes britanniques, les quatre rescapés Smith, Kiddie, Gold et Henderson sont interrogés par le MI9 - Directorate of Military Intelligence, section 9 - (dont le rôle était de créer des routes d’évasion et de fuite pour les aviateurs abattus ou restés derrière les lignes ennemies). Leurs rapports d’évasion sont intéressants dans la mesure où ils démontrent le niveau d’aide que le personnel de la RAF a reçu de la part de la population locale dans la France occupée et en particulier à Clarbec et dans les environs. Ils soulignent également le risque que ces aviateurs ont pris en se faisant connaître et en demandant de l’aide.

Les deux membres de l’équipage qui n’ont pas réussi à s’échapper auraient été faits prisonniers par des soldats allemands stationnés dans le village de Clarbec.

Smith  unionflag


Smith2J’ai sauté à 23 h 50 le 7 août et j’ai atterri dans un verger près de St-Hymer. J’ai caché mon parachute, mon harnais et mon Mae West dans un fossé et j’ai marché vers le nord-ouest pendant environ quatre miles, puis je me suis caché dans un grenier à foin jusqu’à 22 h 00 le 9 août, heure à laquelle j’ai commencé à marcher vers le sud-ouest. À 4 h 30 le 10 août, je me suis approché d’une ferme où j’ai demandé de l’aide. On m’a dit de continuer vers le sud car des Allemands étaient cantonnés à proximité. bro05

Smith trouve refuge au Manoir du Bois-Simon à Auvillars, près de Bonnebosq où, après avoir décidé de s’aventurer hors de la grange où il se cachait, il est dissimulé par l’un des employés du manoir, Roland Deliquaire, dans une pièce au deuxième étage. Il y reste du 11 au 22 août, alors que 25 Allemands sont cantonnés à la ferme du 17 au 19 août. Lorsqu’une section du King’s Own Yorkshire Light Infantry, qui avançait, rencontre les deux hommes dans les bois, elle commence à tirer, blessant Roland Deliquaire à la jambe. Tandis que Smith et Deliquaire se mettent à l’abri, George s’écrie, de son plus pur accent d’officier britannique : « Cessez le feu, bande d’idiots ! ».

Kiddie  canadaflag  


Sgt KiddieJ'ai sauté à 23 h 50 le 7 août 1944 et j'ai atterri dans un champ à l'est de Drubec. J'ai caché mon parachute, mon harnais et mon Mae West dans des buissons et j'ai couru vers l'ouest pendant environ une demi-heure. J'ai ensuite dormi dans un champ jusqu'à l'aube du 8 août, puis j'ai commencé à marcher vers l'ouest à travers champs. À 18 heures, j'ai abordé un fermier dans un champ et lui ai demandé de l'aide. Le reste de mon voyage a été organisé pour moi.

 

 

 

Gold  unionflag


bro06J'ai sauté à 23 h 50 le 7 août 1944 et j'ai atterri dans un champ à l'est de Bonnebosq. Je suis resté inconscient jusqu'à environ 14 h 30 le 8 août. J'ai caché mon parachute, mon harnais et mon Mae West et j'ai commencé à marcher vers l'ouest. Vers 7 heures, je me suis présenté à une ferme à la périphérie de Bonnebosq et j'ai demandé de l'aide. Le fermier m'a donné de la nourriture et des vêtements civils et je suis resté dans une grange jusqu'à minuit, puis j'ai commencé à marcher vers le nord-ouest à travers la campagne. Le 9 août vers 2 heures du matin je me suis endormi dans un champ jusqu'à 5 h 30, heure à laquelle j'ai recommencé à marcher vers le nord-ouest. Vers 6 heures, je me suis approché d’une ferme et j’ai demandé de l'aide. On m'a emmené dans un abri à environ 200 mètres de la maison, où je suis resté jusqu'au matin du 12 août. Pendant ce temps, j'ai été nourri et on m'a donné un bleu de travail. Le reste de mon voyage a été organisé pour moi.

La ferme où j'ai reçu de l'aide le 9 août 1944 était située entre Bonnebosq et Annebault. C'est dans cette ferme que j'ai rencontré Jacques, un résistant. Le 12 août à 6 heures, Jacques m'a accompagné à Clarbec où nous avons été accueillis par un ami de Jacques qui m'a emmené dans une charrette de ferme jusqu'à Blonville où j'ai logé au bureau de poste tenu par M. Vaillant. À mon arrivée, j'ai rencontré le Squadron Leader S. Laytal [Stanislaw H. Lapka], pilote de Mustang de l'armée de l'air polonaise et le Lieutenant C. Blackwell, pilote de bombardier Fortress de l'USAAF [United States Army Air Force]. À 18 heures, on m'a bandé la tête, malgré le fait que je n’étais pas blessé, et j'ai été accompagné à Deauville par Marguerite, une amie de M. Vaillant. Nous avons voyagé à bicyclette. On m'a emmené à l'hôpital civil de Deauville et placé dans une chambre privée, où je suis bureau de poste. Nous avons à nouveau voyagé à bicyclette. Peu après mon retour à la poste, le sergent-chef Kiddie a été amené à la maison. Le Squadron Leader Laytal [Lapka], le lieutenant Blackwell, le sergentchef Kiddie et moi-même sommes restés au bureau de poste jusqu'au 22 août, date à laquelle trois membres du maquis local nous ont emmenés en voiture à Villers, où nous avons contacté les forces britanniques. Nous avons été envoyés à Bayeux, où j'ai été brièvement interrogé et envoyé au Royaume-Uni par avion.

Henderson  unionflag


bro07Après avoir été largué à 23 h 50 le 7 août 1944, j'ai atterri dans un arbre près de St-Hymer. Je n'ai pas pu dégager mon parachute mais j'ai caché mon Mae West dans un buisson et j'ai marché vers le sud-est pendant environ 5 miles. Je me suis ensuite caché dans une charrette de foin jusqu'au crépuscule du 8 août, puis j'ai marché vers le sud-ouest jusqu'à l'aube du 9 août, où je me suis caché dans une meule de foin. Vers 6 heures, un Français qui passait par là m'a vu. J'ai quitté la meule de foin et me suis caché dans une grange voisine. Vers 12 heures, le Français que j'avais vu plus tôt est venu dans la grange. Je lui ai demandé de l'aide, il est parti et est revenu plus tard avec de la nourriture. Il m'a dit que les lignes britanniques se trouvaient à environ 25 km. Au crépuscule de ce soir-là (9 août), j'ai commencé à marcher vers les lignes britanniques. J'ai découvert qu'un grand nombre d'Allemands se trouvaient dans le district, alors je suis retourné à la grange. J'y suis restébro08 jusqu'au 22 août, date à laquelle j'ai contacté une unité de chars britanniques. Pendant que j'étais dans la grange, le Français m'a fourni de la nourriture. Après avoir contacté les forces britanniques, j'ai été brièvement interrogé et envoyé au Royaume-Uni par avion.

Smith, Kiddie, Gold et Henderson ont été réunis sur le même vol de Bayeux - piste B14 Banville - à Londres Northolt le 25 août 1944.

Cassell (numéro de prisonnier de guerre 86320) est interné au Stalag Luft 7, Bankau, près de Kreuzburg, en Haute-Silésie. Reid (numéro de prisonnier de guerre 85894) est détenu au Stalag Luft 1, Barth, Poméranie occidentale. 

 

 LEONARD ARTHUR FRENCH, VIE ET CARRIERE A LA RAF

Nous savons relativement peu de choses sur le lieutenant French. Il est né à Wandsworth (Londres) le 14 mai 1923 et dans le registre d’Angleterre et du Pays de Galles de 1939 pour Merton et Morden, Surrey (sud de Londres), il est décrit comme étant «à l’école» et vivant au 22 Mossville Gardens avec sa mère Olive Irene French (née Landymore), âgée de 39 ans et sa soeur Irene B. French âgée de 13 ans, également «à l’école». Son père Hubert Arthur French (qui a épousé Olive à Wimbledon le 20 novembre 1922) n’est pas mentionné à cette adresse mais, en 1944, il crit à Mme Smith depuis Worcester. L’acte de mariage le décrit comme fonctionnaire, tandis que le registre de 1939 de l’Angleterre et du Pays de Galles l’indique plus précisément comme executive officer (fonctionnaire) du Ministère de l’Air et vivant à Tetbury, dans le Worcestershire.

Leonard avait 16 ans lorsque la guerre a éclaté en septembre 1939 et n’a atteint l’âge de 18 ans qu’en mai 1941, date à laquelle il aurait été en âge de rejoindre les forces armées.

 Son dossier de service militaire indique qu’il s’est engagé le 1er septembre 1941.

Des informations sur la carrière de Leonard dans la RAF peuvent être déduites de son dossier de service militaire (mention d’une formation au Canada) et du carnet de vol du sergent Gold. Celui-ci montre le passage de Gold et de French par la No. 12 OTU (unité d’entraînement opérationnel) Edgehill (Oxfordshire) et Chipping Warden (Northamptonshire) à bord de bombardiers Wellington, puis par l’unité de conversion No. 1651 Wratting Common (Cambridgeshire) à bord d’avions Stirling, ensuite par le No. 90 Squadron Tuddenham, toujours à bord de Stirlings, avec un cours de spécialisation à l’école No. 3 pour Lancaster à Feltwell (Norfolk), après quoi tous leurs vols se feront à bord de Lancasters.

 

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Cassell 4e rang à gauche, Gold 3e rang milieu, Reid et French 1er rang.

photo : ©Aviation History Research Centre  

Nous voyons également comment French passe du statut d’élève à celui de pilote opérationnel. Il est mentionné pour la première fois dans le carnet de vol le 26 novembre 1943, lorsque le sergent Gold effectue un vol d’entraînement à bord d’un bombardier Wellington III avec pilot officer French et le flying officer Goodman, vraisemblablement sous la supervision de ce dernier. Jusqu’au 10 mai, le carnet de vol de Gold mentionne des circuits, des atterrissages et des exercices avec le pilot officer French (mais aussi parfois avec le pilot officer Smith) à bord de bombardiers Wellington et Stirling. À partir du 29 février, French est promu flying officer. Puis, à partir du 14 mai 1944, Gold et French participent à des opérations de largage de mines au Havre et à La Rochelle, ainsi qu’à une opération de sauvetage en mer.

Suivent ensuite d’autres opérations contre des concentrations de navires ennemis, des gares de triage, des installations d’avions robots, des raffineries de bro10pétrole, jusqu’à la dernière entrée du carnet de vol du 7 août 1944. Celle-ci - d’une écriture différente de toutes les autres - indique «Mare de Magne près de Caen, concentrations de panzers nazis - n’est pas revenu». Le nombre total d’opérations de combat dans le carnet du sergent Gold effectuées avec French comme pilote est de 24, dont 21 ont été effectuées à bord d’un Lancaster.

Le 6 juin 1944, à l’école de Feltwell pour Lancaster, French effectue des circuits et des atterrissages en double commande avec un autre pilote d’abord à bord d’un Lancaster, puis, une heure plus tard, se lance en solo.

Le 12 juin, Gold et French participent à une opération à bord d’un Lancaster contre une usine d’huile synthétique à Gelsenkirchen. Fin juillet, French - désormais décrit dans le carnet de vol comme flight lieutenant - et Gold attaquent un site de lancement de fusées près de Dieppe.

bro11Suivent ensuite d’autres opérations contre des concentrations de navires ennemis, des gares de triage, des installations d’avions robots, des raffineries de pétrole, jusqu’à la dernière entrée du carnet de vol du 7 août 1944. Celle-ci - d’une écriture différente de toutes les autres - indique «Mare de Magne près de Caen, concentrations de panzers nazis - n’est pas revenu». Le nombre total d’opérations de combat dans le carnet du sergent Gold effectuées avec French comme pilote est de 24, dont 21 ont été effectuées à bord d’un Lancaster. 

 

APRÈS LA LIBÉRATION
Pont l’Evêque et ses environs, dont Clarbec, ont été libérés par les troupes alliées le 24 août 1944. En remerciement du fait que sa famille soit sortie indemne de l’accident, M. Léon Leroyer, propriétaire de la ferme voisine, a érigé un L'oratoire à la Vierge Marie, comprenant une pale d’hélice et des pièces de l’épave de l’avion, avec l’inscription « Tout près d’ici je suis tombé le 7 août 1944 - in memoriam». Le oratoire et la tombe sont entretenus et fleuris par les habitants de la région et constituent des points d’intérêt importants pour les visiteurs de Clarbec.   

bro14En juillet 1946, le Flying Officer Smith se rend à nouveau sur le site de l’accident et sur la tombe de son compagnon bro12d’équipage, le lieutenant French, et prend une photo de la croix de bois blanche temporaire. 

Au cours des années qui suivent, il continue à visiter Clarbec et sa cachette du Manoir du Bois Simon à Auvillars et entretient une solide amitié avec M. Roland Deliquaire de Bonnebosq qui lui avait apporté une aide si précieuse en 1944. 

bro15Irene French s’est rendue à Clarbec en 1994. À son retour en Angleterre, elle écrit pour remercier les responsables de l’entretien de la tombe de son frère, en envoyant le parchemin d’honneur de Leonard remis à la famille par la RAF. Dans sa lettre, Irene écrit : « Cela fait longtemps que mon frère a été tué et, l’année dernière, j’ai ressenti le besoin de me rendre sur sa tombe. Je vous remercie de votre gentillesse et de l’hommage que vous rendez à ceux qui sont morts. Nous avons tous une dette durable envers eux ».

REGARD EN ARRIÈRE
bro16L’opération Totalize est une offensive lancée par les troupes alliées au cours des dernières phases de l’opération Overlord, du 8 au 9 août 1944. L’objectif était de percer les défenses allemandes au sud de Caen, sur le flanc est des positions alliées en Normandie, et d’exploiter le succès en progressant vers le sud, afin d’investir les hauteurs au nord de la ville de Falaise. L’objectif était de provoquer l’effondrement du front allemand et de couper la retraite des forces allemandes qui combattaient les armées alliées plus à l’ouest.

Le Lancaster était le bombardier lourd le plus efficace de la RAF, avec quatre moteurs Rolls Royce Merlin et trois tourelles de mitrailleuses, transportant jusqu’à 22 000 livres de bombes. L’avion de French, l’Avro Lancaster LM111 WP-G, a été construit par Armstrong Whitworth et livré au 90 Squadron le 20 mai 1944. Le Bomber Command a subi le taux de pertes le plus élevé de toutes les branches des services armés britanniques pendant la Seconde Guerre mondiale. En moyenne, les Lancasters ont effectué 21 missions avant d’être perdus.

 

 

bro17Le Flight Lieutenant French (Royal Air Force Volunteer Reserve, 90 Squadron - numéro de matricule 144 954), qui avait 21 ans lorsqu’il est mort, est enterré dans une tombe de guerre du Commonwealth dans le cimetière de l’église de Clarbec. Pour sa bravoure, il a été mentionné dans les dépêches en juin 1946.

 

Glossaire des termes :
Wing Commander : lieutenant-colonel
Squadron Leader : chef d’escadre
Flight Lieutenant : capitaine d’aviation
Flying officer : lieutenant d’aviation
Pilot officer : sous-lieutenant
Flight sergeant : sergent chef.